Terres de l'Est

Les territoires à l'Est d'Estéria ont de tout temps été désignés sous le nom de Grande Lande. Il s'agit en effet d'une veste plaine, peu fertile, et surtout propice à l'élevage. Avant le cataclysme, de petites communautés pastorales vivaient regroupés dans de petits villages et au mieux dans de toutes petites villes sous l'égide de nobles assez modestes, souvent en proie à des querelles entre voisins pour la propriété de quelques pâturages.
Trois villes notables s'élevaient alors dans cette partie du royaume. La capitale provinciale était alors Masastris, une ville de 15 000 âmes environ, occupant une position centrale. Existaient aussi deux ports, l'un au Nord, Chanari, et le second plus au Sud, Vernigon. Les deux anciens ports sont aujourd'hui sous les eaux, et les Masastris a été désertée très rapidement. Ce n'est plus qu'un amas de ruines au milieu de la Grande Lande.

A présent, les habitants survivants se sont réfugiés dans de petites communautés, essayant de veiller jalousement sur leur seule richesse, à savoir leurs troupeaux, souvent d'ovins ou de caprins, plus rarement de bovins.
Les plaines herbeuses, noyées sous le sel du raz-de-marée, étaient déjà auparavant peu propices aux cultures, et elles ne se prêtent plus guère qu'au pacage des bêtes. Les populations pastorales qui sont demeurées à l'Est sont particulièrement désœuvrées. La pierre, tout comme le bois, étaient déjà rares bien avant le cataclysme.

Les quelques communautés qui se sont constituées dans la Grande Lande vivent recluses derrière des villages entourés de fossés, et de talus, avec de faibles défenses, souvent une piètre palissade, voir au mieux un petit mur de fortune, dans lequel on trouve plus de remblaiement en terre que de roche.
Pour autant, ce qui est resté des troupeaux offre aux survivants un moyen de subsistance essentiel. 

Mais à présent, ces troupeaux sont devenus un enjeu capital, et il n'est pas rare de voir désormais les paisibles bergers d'autrefois s'armer avec les moyens du bord pour aller piller les bêtes de leurs voisins.

L'insécurité est totale dans ces territoires de l'Est, où un brigand peut surgir à tout moment des brumes pour venir vous égorger et vous dépouiller. Le territoire était jadis réputé pour ces nombreux brigands, et la situation après le cataclysme n'a rien arrangé. Sans les seigneurs pour assurer un semblant d'ordre, la violence s'est rapidement propagée.

Depuis le désastre qui a failli rayer le royaume de la carte, la Grande Lande est constamment plongée sous une brume impénétrable, qui peut demeurer durant des jours. Elle est généralement chassée par des épisodes de pluie assez longs, qui détrempent les plaines durablement.

Enfin, le voyage à travers la Grande Lande est particulièrement périlleux. Les meutes de loups qui jusque-là n'inquiétaient que les bergers et leurs troupeaux, affamés par la raréfaction du gibier, se rabattent avec la plus grande sauvagerie sur les voyageurs esseulés, et ils se font de plus en plus féroces et audacieux, allant jusqu'à rôder au plus près des communautés pastorales, parfois littéralement assiégées.
Il faut aussi compter sur des bandes de brigands particulièrement mobiles et opportunistes, qui ne manquent jamais de tailler en pièces quiconque a le malheur de tomber sur eux, allant même jusqu'à anéantir les communautés les plus isolées.