Une nouvelle ère commence !
Estéria ! Jusqu'alors, ce nom avait toujours été synonyme de grandeur, de puissance, de civilisation, et de prospérité. Un royaume florissant au fil des siècles, qui avait comme bien d'autres été secoué par des crises, mais qui était toujours sorti par le haut. Rien ne semblait pouvoir atteindre ce pays de cocagne, et ce même en dépit des errements de son monarque, Tobias le Fou, mort quelques années auparavant. Sa fille, Adélaïde, se rendait d'ailleurs à la capitale en ce début d'An Mille, pour y endosser la couronne après des années de régence.
Hélas, rien ne se passa comme prévu. Avant même le début des festivités, les dieux se rappelèrent au bon souvenir des Estérians. La terre gronda, d'abord sans grande violence. Quelques soubresauts tout au plus, qui ne mirent pas grand monde en émoi. Lorsque les secousses se firent plus violentes et que les premiers bâtiments commencèrent à se fissurer et à s'écrouler, et que les bêtes se mirent à s'affoler, en cherchant à fuir, pas grand monde ne comprit réellement ce qui se passait. Et pour cause, jamais encore on n'avait connu depuis de longs siècles ce genre de cataclysme. La panique aurait pu sauver bien des gens à l'aube de ce désastre. Mais confiants en la bonne fortune, beaucoup ne virent en ces avertissements qu'un simple caprice de la nature ou d'une divinité jalouse ou contrariée.
Mais lorsque le premier jour de l'An Mille arriva, l'enfer se déchaîna sur terre pour les habitants du Royaume d'Estéria et leurs voisins. Rien n'aurait pu les préparer à un tel coup du sort. Tôt le matin, un tremblement de terre cataclysmique réveilla le pays, en lui portant un premier coup sérieux. D’innombrables bâtiments et monuments se retrouvèrent en ruines, écroulés sur leurs occupants, qui pour certains n'eurent même pas la chance de se réveiller pour espérer fuir. La population se réveilla ainsi dans l'horreur et l'incompréhension. Que venait-il de se passer ? Avaient-ils abominablement fauté, eux ou leurs dirigeants, pour que les Dieux veuillent ainsi les punir aussi durement ? Cependant, ils n'eurent pas le temps de pleurer leurs morts ni de se lamenter.
Moins de deux heures après la première secousse, une deuxième survint, encore plus violente, semant une terreur sans nom jusque dans les plus grandes villes du pays, où les forteresses chancelèrent pour beaucoup avant de s'écrouler devant le peuple médusé et horrifié. Des pans entiers de remparts vacillèrent de la sorte, laissant des murailles éventrées pour seules protections à des villes déjà ravagées, et désormais privées des ornements splendides que les anciens rois avaient fait fleurir ici ou là. Les pertes humaines augmentèrent considérablement, et les destructions s'étaient démultipliées.
A la mi-journée, le coup de grâce arriva. Une troisième secousse sembla faire trembler le monde jusque dans ses fondements, alors que cette fois, les gens dotés d'une once de raison tentaient de fuir les villes, devenues des pièges mortels, pour gagner les campagnes. Encore plus violente que la précédente, cette secousse fit pourtant moins de victimes. Du moins le crut-on. Mais elle n'était qu'un signe annonciateur. En effet, moins d'une heure après cette ultime secousse, une vague immense déferla depuis le Sud sur la contrée, noyant à jamais d'immenses plaines sous les eaux, qui après avoir frappé, ne se retirèrent plus. Le raz-de-marée venaient de faire des centaines de milliers de victimes.
Pour les survivants, la situation était tout bonnement catastrophique. Les terres avaient été en grande partie balayées par les eaux, et une bonne superficie du territoire était à présent perdue, reposant sous les fonds. Les troupeaux avaient également péri en grand nombre, et bon nombre de greniers à grain étaient perdu. La flotte était exsangue, et suite aux inondations, les épidémies se mirent à menacer.
Le pays venait de replonger dans un âge de ténèbres, comme Estéria n'en avait plus connu depuis que le fondateur du royaume, Hotch le Sournois, avait vaincu les clans pour les unifier derrière sa personne. Après que sa lignée se soit éteinte, les ducs du royaume, réunis en Concile, avaient du choisir un nouveau monarque après des décennies de guerre et d'invasions. Mais que restait-il de la noblesse pour espérer reconstruire le pays ?
Par un coup du sort, la fille du Roi Tobias le Fou, Adélaïde la Miraculée, avait rebroussé chemin alors qu'elle se rendait à la capitale. Après avoir endossé la couronne dans un sanctuaire au petit matin, elle aurait du faire route vers la ville, pour y faire une entrée triomphale. Mais prévenue par des proches avisés qu'elle risquait d'aller à la mort, elle avait fini par trouver refuge dans les hautes terres en rejoignant le château du duc Clerebald le Juste.
A présent, Estéria est retournée un millénaire en arrière. Le monde tel qu'il était jusqu'alors connu n'est tout bonnement plus. La reine légitime, Adélaïde la Miraculée, se retrouve à la tête de quelques fidèles, pour reconstruire avec eux Estéria. La famine et la maladie guettent, et les survivants sont prêts à s'entretuer pour quelques têtes de bétail, dans un monde où tout manque désormais. Les plus faibles deviennent des proies faciles pour les brutes épaisses qui n'hésitent plus à se servir.
Il est temps de reconstruire le Royaume d'Estéria, et de lui rendre sa noblesse et son allure d'antan. La terre est ravagée, et tout doit être reconstruit. Allez-vous essayer de sortir le pays des ténèbres ? Ou à l'inverse allez-vous l'y entraîner ?
Venez écrire cette nouvelle page d'histoire à la pointe de votre épée tâchée de sang, ou sauvez le savoir, et rebâtissez ce qui a été perdu. Estéria vous attend !