La lumière rosée du soleil matinal perce à travers les entailles du bois de la maison servant d'abri à Ylliana. Lentement, elle émerge, encore embrumée et adoucit par un sommeil enfin complet et calme. Trois jours qu'elle se cache ici, dans ce village abandonné où seules quelques maisons ont résisté tant bien que mal au Cataclysme. Elle l'a déniché par hasard alors qu'elle voguait sans réelle but à travers les landes des terres de l'Est. Au début méfiante, elle l'avait rapidement fouillé pour constater que rien n'y personne ne semblait s'y trouver. Voilà donc deux jours qu'elle s'est installée là, profitant de l'eau claire d'un puits proche et de la protection d'un toit, même branlant.
Elle reste allongée un long moment, somnolente avant de finalement se lever. Elle se sent quelque peu oisive dans ce genre de situation. Elle un peu de viande, quelques racines et des légumes trouver çà et là, de quoi tenir quelques jours et profite de l'instant présent pour la première fois depuis les événements du Cataclysme. Elle sort de la maison qui l'abrite, située sur une petite colline en pente douce et se dirige vers le puits. Un seau d'eau hissé et elle entreprend de se laver rapidement, l'eau froide sur sa peau nue la vivifiant suffisamment pour la réveiller complètement.
Finalement habillée de ces habits trop grands, elle se décide enfin à entamer la fouille minutieuse des habitations entourant la sienne. Elle n'a fait que celle dans laquelle elle vit, et n'y a rien trouvé d'intéressant. Mais elle se demande si quelques ressources cachées ne seraient pas encore présentes dans ce village et est bien déterminée à les trouver si c'est le cas. Mais le sort est parfois amusant et s'est en sortant de sa maison du moment qu'elle repère quelqu'un gravissant la pente douce, droit vers elle.
- 'Chier... manquait plus que ça...
Difficile de dire s'il l'a vu ou non, mais, plantée au beau milieu de l'espace ouvert face à lui, l'individu n'a pas pu la manquer. Elle rabat aussitôt le capuchon sur sa tête et encoche une flèche, al pointant sur le type qui s'approche, dague en main. Il semble très grand, très musclée et surtout, très dangereux et la jeune femme ne tient absolument pas à le combattre si elle peut l'éviter. Aussi essaie-t-elle de calmer les battements de son palpitant excité en le visant d'une flèche.
- Pas un pas de plus ou je te plante cette flèche entre les deux yeux. Je veux savoir qui tu es et ce que tu viens foutre par ici !
Elle aperçoit la poignée d'un espadon pendre dans son dos et jure entre ses dents. Ce type est un soldat.... ou du moins un combattant. Un bandit peut-être. Elle déglutit, peu rassurée en voyant la musculature du colosse. S'il venait à lui foncer dessus... Elle raffermit la prise sur son arc, détend légèrement la corde pour ne pas fatiguer son bras, mais le tenant toujours en joue. Et dire que la journée commençait bien...