Fort-Espérance

Lors du grand cataclysme qui a mis à terre Estéria, Chyrellos, l'ancienne grande capitale du royaume a été purement et simplement rayée de la carte. Après des secousses sismiques dévastatrices, le coup de grâce est venu de la mer avec le raz-de-marée qui l'a intégralement submergée, elle et ses habitants. A quelques heures près, la jeune reine fraîchement couronnée s'y serait également trouvée, et le royaume aurait été durablement décapité, sans aucune instance dirigeante à sa tête.

Au lieu de faire partie des victimes, la jeune souveraine se trouvait alors un peu en retrait dans les terres, dans le sanctuaire du couronnement, à quelques heures seulement de la capitale, et sa suite l'a entraînée encore plus au loin avant que le raz-de-marée ne frappe, alertée par les puissants tremblements de terre. Une poignée de nobles en a donc réchappé et s'est dirigée  avec la reine vers un château qui servit d''asile provisoire, le temps que la terre et les flots ne se calment après avoir ravagé le pays et tué une masse innombrable de ses habitants.

Cependant, ce château également avait pâti des séismes à répétition, et avec l'afflux de plusieurs centaines de rescapés, il fallut se mettre en quête d'un abri plus sûr, où établir une nouvelle capitale et lancer la lente et pénible reconstruction du royaume. Le choix se porta sur une ancienne citadelle, jusque-là laissée ouverte aux quatre vents sur un petit plateau rocailleux. Bien que touchée elle aussi par les séismes, la plupart des édifices de la vieille citadelle étaient encore debout, quoique endommagés.
Les murailles extérieures pouvaient être reconstruites sommairement, et une source d'eau abondante permettait un établissement rapide.

C'est ainsi que la vieille citadelle reprit vie, et devint Fort-Espérance, où les survivants fidèles à la couronne vinrent trouver refuge les premiers jours après le grand désastre. Une petite ville de quelques milliers d'âme ne tarda ainsi pas à voir le jour, et à présent, la ville compte cinq mille âmes. C'est le seul endroit du pays où l'on peut retrouver une ville à peu près semblable à celles qui existaient avant que les éléments ne se déchaînent sur Estéria. Malheureusement, la nouvelle capitale ne peut accueillir tous les réfugiés qui s'y pressent.

Si l'espace manquerait vite, ce sont surtout les ressources en vivres qui sont bien trop limitées pour accueillir de nouveaux habitants. Les stocks sont très limités, et l'on ne peut y puiser sans retenue indéfiniment. A cette fin, des convois sont régulièrement organisés, afin que le trop plein d'habitants soit évacué, et ils sont menés par des nobles reconnus par la reine, ou des leaders charismatiques qui se sont signalés et révélés dans les moments les plus terribles. Ils partent ainsi établir de nouvelles communautés dans différentes directions, redonnant un semblant d'ossature au Royaume d'Estéria.

Fort-Espérance est bâti sur une hauteur rocheuse, avec une voie d'accès au Sud, et l'autre au Nord, serpentant entre les escarpements rocheux.  La route est assez raide, et mène à deux portes rebâties à la hâte à l'aide de rondins de sapins assez massifs. Les murailles d'enceinte sont également restaurées pour les rendre solides, et derrière elle s'étend une zone dévolue aux ateliers vitaux pour la ville, ainsi que des bergeries où se trouvent pour l'essentiel les moyens de survie de la citadelle.
C'est donc un espace absolument vital à Fort-Espérance, dans lequel vivent les plus défavorisés et les artisans.

Derrière une autre ligne de fortifications, avec une porte orientée sur chaque point cardinal, se trouve une zone d'habitation où résident les hommes de la garnison de la ville avec leurs familles, les nobles rescapés qui sont parvenus jusqu'à Fort-Espérance et le clergé. Il est également possible d'y trouver quelques marchands, qui se risquent parfois à voyager vers une autre communauté pour relancer des échanges, vitaux pour tous.

Enfin, au centre de la ville, se trouve le château où réside la reine et ses proches. 

La ville n'offre qu'un confort très sommaire à ses habitants. Une seule source d'eau potable abreuve la place, et les inégalités sont criantes jusque dans l'organisation de la ville. La garnison qui ne compte que trois ou quatre cent hommes veille sur la sécurité de la forteresse, y effectuant des opérations de maintien de l'ordre tout en la défendant des menaces extérieures, avec en tête de liste les renégats.

Pour les fauteurs de trouble, il n'existe plus que deux peines: la mise à mort pour les crimes les plus graves, et l'esclavage pour les délits de droit commun.