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Au bord du précipice [Pv Cendrée]
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Au bord du précipice [Pv Cendrée] - Ven 9 Oct - 15:58
5 avril an 1000

Voici maintenant presque un mois que Hope avait quitté le village de Solar pour aller vers la capitale. Elle y avait trouvé une vie des plus rudes au milieu de tous ces survivants qui comme elle, avaient cherché aux plus proches abords du pouvoir, une solution.

On lui avait dit qu'au grès des arrivées des seigneurs pour des entrevues avec la Reine, certains prenaient sous leurs ailes des survivants qu'ils ramenaient chez eux pour commencer une nouvelle vie. Si c'était sans doute vrai puisque ça lui a été confirmé par des personnes ayant été refusées par certains de ces seigneurs, toujours est-il qu'elle n'a pas vu la couleur d'un appel de l'un d'entre eux depuis qu'elle était arrivée à la capitale.

Comme beaucoup, elle avait tout perdu dans le Cataclysme et comme eux, elle cherchait à retrouver un sens à la vie et si possible, à changer son destin. Toutefois, il semblerait de plus en plus que la capitale ne soit pas le lieu où elle trouverait des réponses à ces questions.

Dans l'attente d'avoir de quoi quitter cet enfer, elle tâchait de réunir assez de vivres pour pouvoir repartir. Elle vivait de larcins divers et variés pour se nourrir et faire grossir son sac. Elle avait pratiquement réussi à réunir tout ce qu'il lui fallait et s'apprêtait à partir. Hope avait pris soin de dire au revoir à ceux qui lui étaient venus en aide et comptait s'en aller le lendemain à l'aube.

Elle fut tirée de son sommeil par des chuchotement. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit un groupe de personnes autour d'elle se précipiter pour l'empêcher de bouger. Certains lui enserrèrent les mains et d'autres les pieds, de sorte qu'elle ne pouvait plus bouger alors qu'on lui arrachait des mains armes, biens et habits. L'un parti avec son sac pendant que les autres s'adonnèrent à des choses dont on ne parle pas. Une fois leur besogne terminée, visiblement avinés, ils crurent drôle de rouer de coup la jeune femme qui recroquevillait sur elle-même, les vêtements en lambeaux. Satisfaits de leur rigolade, ils la laissèrent pour morte et dépossédée de tout.

Au petit matin, la vie reprenait son cours, elle entendait les gens passer autour d'elle et ne sut que gémir lorsqu'elle crut voir une ombre passer près d'elle avant de perdre connaissance.
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Re: Au bord du précipice [Pv Cendrée] - Ven 9 Oct - 16:39
Elle ne venait de son avis que rarement à la capitale, cette endroit était un vrai coupe-gorge. Une belle et fragile femme comme elle ne pouvait guère se défendre ici, sans ses braves serviteurs. Dans ces temps de crises, elle était néanmoins par moment obligé de par ses responsabilités à venir apporter son soutient à ceux le nécessitant. Elle était médecin, elle avait prêté serment.

Néanmoins, à son dernier jour à passer dans ce taudis, jour où elle avait décidé de changer son chemin, craignant que les bas-fonds ne s'agitent trop, comme elle l'avait entendu dire, qu'elle croisait quelqu'un ayant plus besoin d'elle en ce moment que n'importe qui. Elle n'avait pas besoin de voir pour comprendre. Cet odeur, ces gémissements, elle les avaient ressentis tant et tant de fois que la rage lui montait à la gorge, accompagnée de la nausée.

Sans qu'elle n'y réfléchisse, ou que sa pensée puisse rattraper ses gestes, elle avait ordonné, demandé, supplié à ses gardes du corps, serviteurs, amis ou plus même d'emporter cette femme lui rappelant trop de chose qu'elle voudrait enfouir au plus profond d'elle. Non de l'emmener loin d'elle, mais de l'emporter avec eux, dans la résidence qu'elle emprunte pour son séjour, appartenant à un compère.

Avant toutes chose, le mieux, le plus humain à ses yeux, était de la laver de toutes ces impuretés. Peut importe qu'elle se réveille en trombe ou soit la pire des femmes sur terre, un corps est un temple, même si ce temple vénère toutes les immondices de ce monde, il mérite le respect. Cendrée ne pouvait néanmoins pas laisser n'importe qui s'en occuper, non, il fallait que ce soit elle, elle à la place de tout possible homme qui pourrait involontairement la faire penser que son cauchemar continue, elle qui connait cela mieux que la plupart des femmes.

Ses gestes étaient doux, précis, elle n'avait pas besoin de violenter plus que nécessaire le corps sous ses mains, elle avait accès aux produits et au outils pour ne pas avoir à le faire. De douce senteurs, transportant l'esprit dans un jardin de fleurs et de songe, envahissait la pièce, lavant et éradiquant la précédente immondice qui collait à la peau de ce que la femme de cendre considéré comme une victime.

Elle pouvait la nettoyer alors qu'elle dormait, mais pour la soigner, elle aurait besoin de son consentement. Elle la laissait dans l'eau d'un bon bain, elle ne connaissait pas meilleur moyen pour ressortir tout le poison que des hommes pouvait injecter de force, changeant régulièrement l'eau, même si cela lui couterait cher, surtout en ces temps troubles, mais si elle ne l'aidait pas du mieux de ses capacités, elle ne pourrait plus jamais se regarder dans un miroir.

D'une silencieuse demande, elle faisait apporté dans la pièce son matériel médicale, plusieurs lotions contre les inflammations, hydratantes et des pommades pour les blessures. Tout ce qui lui manquait à faire, c'était de quoi nettoyer les plaies, rien de bien difficile en soit, elle avait tout ce qu'il lui fallait pour le faire, elle était juste feignante lorsque loin de son lieu de travail parfait, son brave petit chez soi.
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Re: Au bord du précipice [Pv Cendrée] - Ven 9 Oct - 17:41
Peu à peu, sous les effluves de douces senteurs, Hope se réveilla. Tout d'abord ce réveil semblait particulièrement doux, baigné de chaleur. Elle appréciait la lumière du soleil du petit matin qui venait baigner la pièce dans laquelle elle se trouvait d'une douce lueur qu'elle sentait sur sa peau. Elle appréciait les odeurs agréables et réconfortantes qui venaient titiller sa narine. Puis elle remarqua qu'elle se trouvait le corps nu et tuméfié dans une eau chaude et là son esprit reprit le dessus. Ses yeux à demis éveillés jusque là s'ouvrir bien grand, elle se redressa et chercha un peu du regard où elle se trouvait jusqu'à ce que ses yeux rencontre ceux de cette femme qui l'avait recueillie et qui l'avait veillée.

Hope alors tenta de la remercier, elle ouvrait la bouche mais aucun son ne sortait. C'est là que les larmes lui vinrent. Dans sa vie, elle avait beaucoup pleuré mais elle avait toujours gardé son honneur. Elle était une fille brave qui travaillait beaucoup mais désormais, elle ne l'avait plus, même cela, elle l'avait perdu finalement et de la pire des manières.

En scrutant la pièce, elle remarquant le matériel médical, elle en avait déjà vu une fois auparavant lorsque l'aîné de la famille avait chuté de cheval. Une chute assez brutale puisqu'il s'était cassé un bras. La fracture était ouverte, il y a avait beaucoup de sang, ce n'était pas beau à voir. Leur père l'avait emmené chez le docteurs et Hope avait été emmenée avec eux. Ils n'avaient pas assez confiance en "l'enfant du diable" comme ils l'appelaient, pour la laisser seule à la maison. Ils ne voulaient pas retrouver leur foyer en flammes. Quelle idée ! Se pouvait-il que cette femme soit médecin ? N'était-ce pas là un milieu usuellement réservé aux hommes ?

Elle se sentait non pas sale mais en loque, molle et incapable. En plus de cela, ces images horribles qui revenaient sans cesse dans sa tête, repassant en boucle ce mauvais film. Toutefois elle ne savait pas pourquoi mais la personne qui s'était jusque là occupée d'elle lui inspirait naturellement confiance. Son regard se retourna alors vers l'inconnue qui la regardait toujours, semblant lui demander si elle pouvait continuer, ce à quoi Hope ne chercha plus à prononcer un mot mais elle se contenta de hocher la tête.

Tout son corps la faisait souffrir. Son corps était couvert de bleus et était douloureux. Certains parties plus que d'autres, notamment son intimité qui avait été jusque là préservée. Si elle avait bien retenue quelque chose de sa mère c'était que la pureté de la femme était importante. Pas qu'elle espérait faire un beau mariage mais si elle avait pu trouver un homme gentil qui aurait pris soin d'elle, pourquoi pas ? Était-ce trop rêver pour la rouquine ? Peut-être, toujours est-il qu'elle avait toujours fait attention à ce point en vue de pouvoir accéder à ce petit rêve qui maintenant disparaissait en fumée avec tout le reste...
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Re: Au bord du précipice [Pv Cendrée] - Ven 9 Oct - 20:36
Sa réaction était à deviner, elle ne soulevait donc pas la brutalité de son mouvement. Au contraire, lorsque ses larmes commençait à s'enfuir, elle tendait les bras et l'enlaçait silencieusement, lui caressant l'arrière de la tête. On ne peut pas être forte tout les jours, elle était bien consciente de ce fait. Une simple embrassade peut faire beaucoup de bien.

Elle commençait donc sa tâche, cela n'allait pas être simple, elle allait donc devoir commencer à traiter ses plaies externes. Elle avait fait ça, oh, tant de fois. Elle ne savait comment le prendre, que sa main coupait avec tant de simplicité la peau de sa patiente, que le son de son scalpel, de sa peau se déchirant, lui faisait tant d'effet. Elle faisait ainsi désenfler les commotions qui courait sa pauvre peau, elle s'attelait à la recoudre après chaque ouverture. Traitait-elle une humaine, ou un corps ? Comment faisait-elle la différence, avant ?


Dans le doutes, elle appliquait sur sa peau de quoi cicatriser ses blessures, c'était bien froid, gélatineux, piquant. Pourquoi ce qui faisait mal soignait ? C'était comme avoir à avaler des choses à mauvais goût pour rester en bonne santé. Néanmoins, ses mains expertes s'attelaient sur le corps de sa patiente, même si elle ne pouvait malheureusement pas les voir. Elle allait devoir passer à son intimité, elle ne pouvait pas le laisser dans cette état.


"Je vais passer à l'intérieur, dit moi si je vais trop loin ou trop fort."


Cette expertise, elle n'aimait pas l'idée de devoir la mettre en œuvre pour quelqu'un d'autre qu'elle, mais si elle ne le faisait pas, comment pourrait-elle vivre sa vie après ça ? D'expérience, après "ça", sans soin appropriés, elle ne pourra plus jamais embrasser l'étreinte d'un homme sans se tordre de douleur. Enfin, si elle le veut encore après ça.


Regardant ses ongles sans vraiment les voir, son voile noir autour des yeux, la doctoresse montre un brin de regret, avant de les casser avec les dents, les crachant dans un bol à porté de main avant de bander le bout de ses doigts ensanglantés. Une fois ses manches relevés, exposant ses bras et les plumes gravées dessus, elle était préparée pour son soin interne. Plongeant le bout de ses doigts dans le lubrifiant et la pommade, elle se mit au travail. Le mieux qu'elle pouvait faire, c'était de la divertir durant ce dur moment à passer.


"Tu sais, j'aimerais dire que je fais rarement ce genre de chose."


Chaque fois qu'une blessure était soignée, elle changeait de bandages, jetant les autres dans le même bol avant d'en attendre à une autre, ce petit rituel était parfois entrecoupé d'un changement de l'eau du bain, où elle pouvait souffler. Agir avec précaution est bien plus dur que d'user de la force.


"Mais malheureusement, je l'espère en me montrant efficace, je n'ai pas fait ces manipulations qu'une fois. Tu es la première de mes patientes à profiter de cette expertise cela dit."


Elle avouait à demi-mot être déjà passé par là. Peut-être était-ce le destin que ces deux femmes se rencontre à ce moment précis. Cendrée n'était pas croyante de quoi que ce soit. La foi n'avait plus sa place dans son coeur. Qu'est-ce que croire lui avait apporté ? Non, ce n'était pas le bon raisonnement, on en croit pas en attendant en retour, mais elle ne croyait plus car cela ne lui suffisait plus.


"Tu es forte, qui que tu sois. Tu as mon respect pour ça."


Changeant une ultime fois des bandages après s'être appliqué sa propre pommades sur ses doigts, la femme aux yeux de jade hochait la tête, faisant remonter ses doigts le long de son cou, puis derrière sa tête pour retirer ses bandages et montrer ses yeux dégradés à sa patiente.


"Je m'appelles Cendrée Desforêts. Désolé de t'avoir emmené sans ton accord, j'espère que tu m'en pardonneras autour d'un repas chaud, une fois que tu jugeras bon de sortir de ton bain. J'ai emporté plusieurs vêtements en cours de finition, essais les jusqu'à ce que tu en trouves un à ta taille."
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