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C'est au marché qu'on fait les meilleures affaires [Phebalde]
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C'est au marché qu'on fait les meilleures affaires [Phebalde] - Mar 5 Mai - 12:44
1er jour du 4ème mois an 1000


Le retour à la vie était quelque chose de très particulier. Ma rencontre avec le vieux Sylvain m'avait amené finalement là où jamais je n'aurais jadis pensé mettre les pieds : dans la capitale du royaume, Fort Espérance. Pour une enfant de paysan des terres les plus reculées du royaume, cette perspective faisait autant appel à l'espoir qu'à la peur. Peur que le schéma vécu se répète et espoir que notre vie change par le simple fait que l'on pose un pied à terre dans la plus grande ville du royaume.

Toutefois les choses avaient bien changées. Plus de plalais royal luxuriant ou de belles demeures pleines de richesse. Plus rien de tout ceci n'était monnaie courante de nos jours. La capitale de jadis était désormais sous les eaux et la nouvelle n'avait rien de très luxueuse. Simplement un chemin plein de boue et parsemé de femmes et d'enfants qui faisaient l’aumône pour espérer vivre un jour de plus. Sans parler des cadavres qui jonchaient le sol de part et d'autres des routes et que les soldats ou quelques volontaires se chargeaient d'emmener en prenant les plus grandes précautions, pour les brûler un peu plus loin avant les portes du château. Si avant j'étais misérable, dorénavant, je réalisait que tout le monde en était au même point.

Moi qui avait été habituée durant toute mon enfance à attirer les regards par ma chevelure couleur de feu, personne ne semblait plus y prendre grandement garde aujourd'hui. Il fallait dire que la survie était désormais la seule préoccupation des gens. Trouver de la nourriture pour ses enfants ou sa famille, occupait désormais toutes les pensées. Les femmes se prostituaient à qui pouvaient leur apporter quelques pièces, les enfants volaient sur les étales, les pères faisaient la queue aux aurores pour se porter volontaires afin d'aider à des tâches rémunérées par la couronne. Chacun faisait ce qu'il pouvait pour éviter de trépasser.

Parfois, les seigneurs venus rencontrer la reine et lui apporter quelques nouvelles, passaient chercher des volontaires pour les suivre chez eux. Ces pauvres gens espéraient trouver un monde meilleur mais moi qui avait désormais parcouru la plus grande partie du royaume, savais que la situation était la même partout sur Estéria, elle était même peut être pire ailleurs.

J'avais laissé mon ami Sylvain quelques semaines plus tôt. Je voulais voir comment était la vie dans la capitale, me faire une idée globale de la situation dans laquelle Estéria se trouvait. J'avais vu jusqu'à maintenant un pays parsemé par la désolation. Dans les auberges, on parlait d'une épidémie dans le sud, de la neige qui empêchait la nourriture de pousser dans le nord et l'est était devenu un véritable marécage. Qu'en était-il donc de l'ouest ? Si à Solar, on s'était mis rapidement au travail dans les champs en vue d'obtenir des récoltes à la fin du printemps, je me demandais ce qu'il en était dans le siège du pouvoir. Voir comment un monarque gère et traite son peuple en disait long sur la situation d'un pays.

Je pénétrais la capitale sans trop de difficulté. Certes, le château était inaccessible à qui ne se faisait pas reconnaître comme ayant une raison suffisante pour entrer en contact avec la Reine. Autrement dit, tout ce qui n'était pas noble de sang ne semblait pas digne aux yeux de la Reine de la rencontrer. Il serait facile à un seigneur de tromper la sécurité pour s'en prendre à la vie de la Reine, ils étaient bêtes de procéder ainsi. Toutefois, plus je déambulais dans les rues et plus la misère qui entourait le château me frappait. Tous ces survivants qui pensaient trouver là, auprès de leur souveraine, l'espoir d'avoir une vie meilleure, d'être en sécurité, de retrouver de l'espoir en tout cas. Sauf que ces gens manquaient de tout. Beaucoup dormaient dans les rues, la rapine était monnaie courante et les gardes avaient bien du mal à maintenir l'ordre. Ils ne semblaient s'occuper que des problèmes graves sans se préoccuper des gens dérobés, des femmes violées ou des enfants vendus comme esclaves (bien que l'esclavage soit formellement interdit).

Ce que je voyais m'effrayait autant que je me sentais quelque peu fascinée. Je décidais alors de m'y établir pour un temps. J'avais pris l'habitude de ne dormir que d'un oeil et j'avais toujours mon bâton avec moi, ce qui me donnait un moyen assez efficace de garder les voleurs à distance. Je fis quelques bonnes rencontres. Pour pas grand chose, un ancien maître d'armes m'apprit à manier le poignard du moment qu'il avait de quoi se saouler tous les jours pour noyer son chagrin. Je parvenais désormais à me montrer assez habile mais je n'avais pas suffisamment en poche pour m'acheter des armes. J'économisais ce que je parvenais à dérober afin d'acheter des armes. Mon but était de savoir manier suffisamment le poignard ou l'épée légère pour pouvoir devenir mercenaire et gagner mon pain plus facilement peut-être. Nous verrons bien ensuite où le vent me portera mais je ne gageais pas grandement de l'avenir de notre souveraine à la tête du royaume et si je pouvais en profiter pour me faire une place au soleil,  pourquoi pas ?

Ce matin là, c'était jour de marché. Autrement dit, le jour où j'avais le plus de possibilités de gagner de l'argent en profitant de la promiscuité qu'apportait ce genre d'évènement. Je ne m'embêtais pas à voler sur les étales, je m'occupais plutôt de voler dans les poches des personnes que d'un coup d'oeil, je jaugeais comme étant assez riche pour avoir quelques sous sur eux. J'évitais de plonger encore plus dans le désarrois des gens que je jugeais être faible.

C'est ainsi que je repérais une femme étrange, accompagnée par un homme jeune. Ils semblaient déambuler tranquillement, regardant les étales. Je m'approchais d'eux alors silencieusement. Cette dernière portait une cape noire, assez ample. Je tâchais de profiter du mouvement du tissu pour glisser ma main jusqu'à sa ceinture où je tentais de trouver une bourse. Au lieu de ça, je sentis au contraire une main frêle mais forte m’agripper. De toute évidence, j'étais prise la main dans le sac.
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Re: C'est au marché qu'on fait les meilleures affaires [Phebalde] - Sam 9 Mai - 2:59
le piti gifC'est au marché qu'on fait les meilleures affairesLe réveil était dur. Pas aussi difficile qu’ils n’avaient pu l’être il y a quelques mois, sans réel repos toutefois. Les nuits étaient longues et les rêves, absents. La douce lumière du matin, entrait silencieusement depuis ma fenêtre, caressant mes joues de sa chaleur réconfortante. Aujourd’hui plus que les autres jours, j’avais l’étrange sensation que les choses revenaient petit à petit à la normale. De mon côté. Comme si j’avais déjà vécu ce moment auparavant et que malgré les évènements, j’avais réussi à recréer mon confort d’antan. J’ouvrais les yeux, il faisait encore sombre mais les rayons du soleil levant commençaient à éclairer la pièce d’un sublime dégradé orangé. Je soupirais longuement avant de me redresser. Je regardais autour de moi et soupirais de plus belle. Encore une longue journée m’attendait et j’étais encore loin d’avoir accompli la moitié des tâches que je m’étais assigné. Je frissonnais en retirant la couverture, vêtue d’une simple chemise, je pouvais sentir la légère brise matinale s’engouffrer par la petite fenêtre de ma chambre. Mon regard se posait directement sur la vilaine cicatrice qu’avait arboré ma cuisse. Je la survolais lentement de mes doigts et remerciais encore une fois la vie de n’avoir touchée que ma jambe.

 
Une fois levée, j’entamais ma routine quotidienne du matin. Quelques étirements pour éveiller mes membres encore engourdis par la nuit, m’habillais et passais un rapide coup d’eau sur mon visage. Après ça j’étais fin prête à commencer ma dure journée. J’ouvrais la porte de ma maisonnette et si jusqu’ici vous pensiez que j’habitais en ville, vous vous êtes fourvoyé. Ce n’est pas une rue que j’avais la chance de voir en sortant mais plutôt une étendue infinie de nature, des arbres à perte de vue, un cours d’eau à proximité, des fougères en guise de pelouse… Que pouvais-je rêver de mieux ? Peu de gens pensaient habiter dans ce genre de lieux, probablement trop dangereux pour la majorité de la population et pourtant si abondant et riche. C’était, de mon point de vue, l’habitat idéal pour repartir à zéro. La forêt était capable de m’offrir tout ce dont j’avais besoin pour vivre convenablement.
 
Quelques mois plutôt, la grande vague m’avait surprise. Elle m’avait retiré mes maigres biens, mon insignifiante vie et aussi mon foyer. Ce n’avait pas été grand-chose comparé à ce que d’autres auraient pu perdre mais c’était tout ce que j’avais. Je me souviens avoir été accablée les premiers jours. Désorientée, blessée, je n’avais plus rien que moi-même pour survivre, sans âme qui vive aux alentours. Ce qui m’avait sauvé, était probablement ma capacité à rebâtir à partir de rien. J’avais monté un plan psychologique pour ma survie, choisissant chacune de mes décisions après débat intérieur. A commencer par me soigner. J’avais brulé cette satanée cuisse qui s’infectait avec les jours et contre maintes et maintes douleurs, elle avait guéri en seulement quelques semaines. Evidement celle-ci me faisait encore mal mais ce n’était rien comparé à ce que cela avait pu être. Ensuite, j’avais réuni, après nombreux vols et chapardages, de quoi me nourrir pour un bon mois. Cette tâche n’avait pas été la plus simple mais elle avait ramené à la vie la battante qui c’était endormi. Pour finir, je prenais la décision de retrouver mon ancienne demeure.
 
J’avais marché deux semaines complète. Il était facile de se repérer, de la ou je suis partie je pouvais voir les restes de l’ancienne capitale. La suite du chemin avait été facile, je suivais l’odeur des buchers qui brulaient les cadavres. Chaque petit village avait le sien et bientôt je reconnaissais les environs dans lesquels j’avais passé la plus grosse partie de mon adolescence. Comme c’était bon de revenir en des lieux connus. A partir d’un certain croisement, entre le chemin qui menait à la ville et celui qui partait vers un patelin en ruine, je m’engouffrais enfin parmi les arbres. C’était par là. En seulement deux semaines et quatre jours, j’avais retrouvé mes ruines.
Il faut avouer que ce n’était pas glorieux. La bâtisse s’était ébranlée, les planches qui servaient de murs étaient toutes éparpillées, il n’y avait plus de toit, plus de meubles… Que des tas de bois qui ne représentaient plus rien qu’un retour à la nature précoce. Je souriais malgré tout, heureuse de retrouver mon morceau de terre. J’étais prête à reconstruire ma vie à l’endroit ou je l’avais laissé et rebâtir mon avenir encore plus fort que je ne l’avais fait avant. Le tsunami avait eu un effet bénéfique sur moi au final. Il avait tué la fillette que j’étais et avais animé la femme que je suis à présent.
 
Et voila le résultat, je pouvais aujourd’hui me féliciter pour avoir bâti cette fabuleuse bicoque. Je ne m'étais pas contenté de reconstruire, en fait j’avais pris de la hauteur. J’avais élevé ma cabane dans les arbres me protégeant ainsi des âmes sournoises qui rodaient aux alentours, aussi rares soient-elles. Construire à même la terre avait des avantages mais ne nous gardait pas de tous les dangers. Au contraire, en érigeant plus haut, j’évitais les mauvaises rencontres, les inondations de la rivière et autres désagréments. J’avais choisi deux gros arbres fortement enracinés dans le sol, pour plus de stabilité. Ils maintenaient tous deux la carcasse robuste de ma maison et soutenaient les fondations de mon toit. Si la reine avait vu ça, je suis sure qu’elle m’envierait. Elle serait jalouse du plancher sur lequel je vivais, du lit de feuillage que j'avais créé, des meubles en bois que j’avais monté mais ce qu’elle convoiterait le plus c’est la vue sur la vallée que j’avais depuis ma fenêtre. Rien n’avait d’égal que cette ligne d’horizon spectaculaire. Quoique… Une pomme pourrait probablement rivaliser.
 
En parlant de provisions, c’était le moment de regarder ce qu’il restait. Dans mes étagères aménagées -Deux rondins accrochés au mur- il restait, quelques racines, un pot de baies, quelques plantes, un panier de champignons et pendue juste à côté, le lapin chassé hier. J’espérais aujourd’hui aller en ville. Ma liste de courses était assez précise et je savais très clairement ce que je voulais récupérer pour créer mon potager. Oui c’était mon projet du mois, pour pouvoir subvenir à mes besoins et éviter la ville au maximum. Il me fallait donc des patates, quelques légumineuses et autres graines qui me permettrait de planter et avoir des pousses mais surtout –ce qu’il faudrait que je vole- du miel. C’était très prétentieux d’en réclamer mais les excellentes vertus de ce produit m’étaient indispensables. Tout ça bien en tête, je me préparais donc pour aller m’engouffrer dans les rues cimetières de la ville. Une dague, quelques pièces -rien de faramineux comparé au trésor que j’avais caché- une corde pour descendre et monter dans la cabane, ma cape pour passer inaperçu et mon courage pour revenir vivante. Je regagnais la terre ferme, descendant de mon piédestal pour m’aventurer dans la grande ruine.
 
Je connaissais le chemin par cœur, si avant j’avais dû mettre quelques heures pour me rentre en ville à présent je n’en mettais plus qu’une. Mon passage secret avait été bouché, rien de grave en soi juste quelques pierres obstruaient le chemin. Cette petite voie était en fait une galerie exigüe que j’avais découvert des années auparavant, j’avais creusé un trou jusque dans les égouts et encore maintenant il m’était possible de réemprunter ce chemin. Je marchais une trentaine de mètres et le sentier débouchait derrière le vieil orphelinat de mon enfance. Il avait été réduit en cendres et ne représentait plus rien qu’une énième preuve de la fureur des éléments. Personne ne m’avait vu sortir. Je plaçais une planche devant le passage, tirait la capuche sur ma tête et me dirigeait vers le cœur de la cité. Le marché avait réouvert à première vue. Chaque stand était vaillamment gardé par son propriétaire. Il fallait que je fasse un premier tour de repérage, savoir que ce que j’allais devoir voler, payer et au pire combattre. C’est bien connu en ville rien n’est gratuit mais ici j’avais un avantage conséquent. Je connais le plan des rues comme ma poche et j’ai de l’expérience dans le chapardage. Je circule lentement entre les différentes échoppes. Pour le moment rien ne m’intéresse ou tout est hors de prix. Quelques légumes me font de l’œil mais il me restait encore beaucoup à voir avant de me jeter sur ces denrées exploitables.
 
Alors que j’observais l’étalage d’une vieille marchande, une ombre s’arrêtait derrière moi. Je me retournais et aperçu un visage familier. C’était le fils du boulanger et son père. Deux âmes que j’avais sauvées d’une bâtisse écroulée. Je ne voyais pas par quel miracle ils avaient pu se souvenir de moi. Après une seconde d’hésitation, le petit garçon prit la parole.


-Je voudrais te remercier d’avoir sauvé mon père. Sans toi il aurait été coincé sous la boulangerie pour toujours. Il me tendait un vieux sac en toile de jute, plein. Voici quelques provisions… Nous avons économisé assez pour te l’offrir si ont te retrouvais. Ce sont tes cheveux que nous avons reconnu.
 
Le père mit la main sur mon épaule et me regardait intensément comme pour me remercier à son tour. Je soupirais et l’accompagnais d’un sourire avant de leur rendre le sac.


-Gardez le, vous en aurez surement plus besoin que moi.


Un regard inquisiteur venant de l’homme me persuadait soudainement de le reprendre, connaissant probablement la légendaire voleuse que j’avais été plus jeune (je ne rassure personne en assurant que mes compétences de vol n’avaient guère diminués depuis). Je repris alors le sac et décidais de les accompagner sur quelques mètres dans la foule indécise. Le jeune garçon me collait aux basques, collé contre ma jambe il semblait m’apprécier plus que de mesure et j’essayais de faire abstraction de l’amitié naissante que je lui portais. J’apercevais à quelques pas une table intéressante et m’y dirigeais quand, un léger frisson me parcourut. J’avais comme l’impression qu’il allait se passer quelque chose et m’attendait à réagir en conséquence. Mon intuition ne m’avait pas trahi, j’avais bien senti un regard dans mon dos quelques secondes plutôt. Maintenant une main qui se voulait agile se faufilait sous ma cape. Dommage qu’elle n’eut pas été plus rapide elle aurait peut-être volé quelqu’un de moins prudent. J’attrapais fermement le poignet mal habile et gardais prisonnière la main baladeuse.
 
-Je ne sais pas si c’est très avisé que de voler en ces temps difficiles. Mais qui suis-je pour parler ? Si tu veux récupérer ta main en entière, je te demanderais de ne plus jamais essayer de t’en prendre à nous. Loin de moi l’envie de te tuer mais… Tu me voles, tu meurs.
 

Paroles sur lesquels j’appuyais fortement. Je tournais la tête légèrement, apercevant de mon œil voyant une jeune rousse. 
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Re: C'est au marché qu'on fait les meilleures affaires [Phebalde] - Mer 22 Juil - 19:07
Dieu qu'elle me faisait mal la bougresse ! De sa main petite mais ferme, mon poignet était enserré entre les griffes de la jeune femme que je venais de tenter de voler. Finalement, je réussis grâce à ma souplesse à récupérer mon poignet. Peut-être avait-elle desserré quelque peu son emprise ? Je ne le savais pas. Toujours est-il que je frictionnais quelque peu mon poignet douloureux, tout en regardant à la fois honteuse, à la fois en colère, contre ma victime.

Alors qu'elle me conseillait de cesser là et me faisait la leçon, je sentis encore plus monter la colère sourde en moi. Je la regardais, sans un air de défi mais plutôt en l'observant. J'étais étonnée qu'une femme qui semble si pauvre, en même temps, ne semble pas souffrir de la situation dans laquelle le monde se trouvait. Ses vêtements ne semblaient pas en lambeaux et même s'ils n'étaient pas de toute première jeunesse, ils n'étaient ni rapiécés, ni en loque comme la plupart des survivants qui vivaient dans la capitale. De la même façon, elle ne semblait pas non plus mourir de faim, bien au contraire. Je me demandais en soit, comment elle faisait. J'avais failli mourir dans l'est sans l'aide du vieux Sylvain et même si je me portais mieux aujourd'hui que par le passé, je n'étais pas dans le meilleur de ma forme. J'avais réussi à me débrouiller pour chaque jour manger assez pour survivre mais ce n'était pas non plus la grande joie. Depuis que nous étions arrivés dans l'ouest, j'avais été quelques temps avec le vieux bougre dans le village de Solar avant que finalement, nos chemins se séparent. Peut-être nos routes se recroiseront un jour ? En attendant, j'avais décidé de tenter ma chance dans la capitale où je vivais depuis quelques temps maintenant et tout ce qui m'avait été donné de voir, c'était la misère dans laquelle se trouvaient les sujets de Sa Majesté.

Je me demandais si les grands se rendaient compte véritablement de la situation dans laquelle se trouvaient leurs gens ? Du haut de leurs grandes tours en ruines, avaient-ils un temps soit peu de considération pour ces petites gens qu'ils voyaient de si haut ? Voyaient-ils combien en bas, on souffrait de tout ?

Il se murmurait qu'à chaque visite d'un seigneur pour voir la Reine, une campagne de recrutement se faisait pour ceux qui désiraient commencer une nouvelle vie mais à quoi bon si c'est la même qu'avant ? Ne pouvait-on pas attendre autre chose ? Avec ce Cataclysme, les dieux n'avaient-ils pas ouvert la voie à un autre destin pour Estéria ? Ne serait-il pas temps d'aspirer à plus que ce qu'on leur avait offert jusqu'à maintenant ?

Je pris le temps de respirer quelque peu (et surtout de me calmer) pour répondre avec une franchise insoutenable à la jeune femme qui me faisait face.

- Au cas où vous ne l'ayez pas remarquer, voler en ces temps-ci, c'est survivre. Mais si vous avez une autre idée, n'hésitez pas ! Je suis preneuse !

Je n'avais pas de dédain mais ou cette femme était restée seule dans sa grotte ces derniers temps ou elle n'avait vraiment pas pris la peine de remarquer que les gens mouraient de faim dans les rues de Fort-Espérance.
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Re: C'est au marché qu'on fait les meilleures affaires [Phebalde] -
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